One year abroad

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Clouds from my window. Paris – Montréal

Il y a exactement un an, le 15 octobre 2015, je quittais la France pour le Mexique. J’y retrouvais une personne que j’aimais, et que j’aime toujours, un pays magnifique qui a tant à offrir et une liberté dont je rêvais depuis des années sans jamais oser la saisir. Je quittais un travail dans lequel je ne m’épanouissais plus, une morosité qui me rendait triste et déprimée. J’avais besoin d’un nouvel environnement et d’un nouveau départ, de me confronter à mes problèmes et d’y apporter une réponse. Le Mexique a été une étape décisive dans ce cheminement mais je n’y ai pas immédiatement trouvé le repos d’esprit que j’espérais.
6 mois plus tard, je pris la route des Etats-Unis, New York tout d’abord, puis Worcester dans la banlieue de Boston. Enfin, le 27 avril, je franchis la frontière pour m’installer au Canada.

Je vis aujourd’hui à Montréal, et ce depuis 5 mois et demi. Je travaille dans un restaurant vegan (ce qui doit être plutôt drôle à entendre pour ceux qui connaissent mon alimentation désastreuse!) et j’ai accepté parallèlement un travail d’assistante dans une galerie de bijoux contemporains. Je vis dans une collocation internationale où je parle anglais, français et espagnol, et même quelques bribes d’allemand lorsque j’en ai le courage. Je me suis recrée un cercle amical, j’ai pris de nouvelles habitudes dans cette ville si calme et accueillante. J’adore mon quartier, le Mile End, parcourir les rues à vélo en admirant les escaliers devant les façades, courir les friperies du coin et nourrir les chats du quartier.

Un an après mon départ, tout n’est certes pas parfait. Il me reste des choses à définir, des décisions à la fois personnelles et professionnelles à prendre,  et les coups de blues réapparaissent parfois insidieusement. Mais l’expatriation m’a changée.

Je suis plus calme, je relativise plus vite et j’apprend à me pardonner, à me donner le temps de guérir des blessures et à retrouver cette joie de vivre qui me caractérisait tant et que j’estime avoir perdue. A Montréal, je rencontre des gens qui se lancent dans des projets fous et qui ne laissent pas la peur les stopper, pour qui tout semble possible. Je découvre une autre mentalité, je ris des expressions québécoises et je sens peu à peu les idées et les projets germer dans ma tête. Je crois pouvoir dire que j’ai plus confiance en moi et que je suis sur la bonne voie, même si la route est encore longue.

Je repense à toutes ces rencontres des 12 derniers mois, des couchsurfers mexicains aux nouveaux amis montréalais, en passant par les voyageurs de l’hôtel où je travaillais à Oaxaca. Tous, quelque soit leur histoire, ont contribué à me faire évoluer. Ils m’ont offert des moments de joie, d’amitié, des dialogues enrichissants et des encouragements sincères, et pour beaucoup, une nouvelle inspiration. Je commence doucement à me sentir bien à Montréal, tout en gardant dans mon coeur un amour sincère pour la terre mexicaine que j’ai toujours perçue comme une deuxième maison. Mais je suis prête à aller de l’avant, chose que je n’aurais jamais pu faire sans ces 12 mois à l’étranger et sans les personnes que j’y ai rencontrées.

A tous ceux que j’ai laissé derrière moi, je pense à vous et j’espère avoir la chance de vous recroiser un jour. A tous ceux que le hasard mettra prochainement sur ma route, j’ai hâte de vous rencontrer.

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On the road. Mexico

One year abroad

Exactly one year ago, on 2015 October 15, I took the plane from France to Mexico. I went there to be reunited with someone I did and still love, to live in a wonderful country and to enjoy a new-found liberty I had been dreaming of without daring taking the chance to grasp it. I was leaving a job which wasn’t making me happy anymore and a global moroseness that made me feel sad and depressed. I was in desperate need of a new environment and start, of confronting my fears and insecurities face to face.
Mexico has been for sure a crucial step in that process, but I did not find there, at least not immediately, the peace of mind I was looking for.

6 months later, I took the road to the United States. New York City first, then Worcester, in the Boston’s suburb. Then, on April 27, I crossed the border to Canada.

I have been living in Montréal for almost 5 months and a half now. I am working in a vegan restaurant (which may sound funny to those who know of my terrible diet!) and I also accepted a part-time job as an assistant in a contemporary jewelry gallery.
I live with numerous international roommates in a flat where I speak English, French and Spanish and even a bit of German when I feel brave enough! I made new friends and took up new habits in this relaxing and welcoming city. I am absolutely in love with my neighbourhood, a district called « Mile End », and I enjoy biking all around to admire the stairs in front of the residential houses, discover second-hand clothes shops everywhere and feed all the stray cats of the neighbourhood.

When I look at who I am now, I realize that things are not yet perfect for sure. I still have to settle my mind on numerous topics, both personal and professional, and I still get depressed sometimes, but it is a fact that being abroad changed me.

I feel way calmer than before, I take distance more easily and I keep learning to forgive myself, to take the time I need to heal from the past and rediscover that thirst for life I had lost along the way. Here in Montréal, I keep meeting people who give themselves to projects without letting fear stop them, and to whom everything seems possible. I am discovering a new way of thinking, I smile at the accent and phrases from Quebec and I feel new ideas and projects shaping themselves into my head. I believe I can say that I have more confidence in myself and that I am on the good path, even though I am not at the end of it yet .

Most of all, I think of all the people I met in the past 12 months, from the couchsurfers who stayed in my place in Mexico to my new Canadian friends, without forgetting the travellers I met working in my hostel in Oaxaca. All of them, whatever their stories were, contributed to change me. They gifted me with wonderful moments of friendship and joy, meaningful dialogues and sincere encouragements, and, for most of them, with a new inspiration. I am starting to feel at ease here in Montreal, even though I keep a special place in my heart for Mexico that I have always perceived as a second home. But I feel ready to move forward, something I would not have been able to do without those 12 months abroad and the people I met within that time.
To all of those I left behind, I am thinking of you and I hope I’ll get the chance to see you again one day. To those who have yet to cross my path, well let me tell you: I look forward to meeting you.


4 réflexions sur “One year abroad

  1. coucou ma belle, j’ai beaucoup aimé l’histoire de ton périple qui a commencé il y a un an. Cela m’a beaucoup touchée et émue. Je sais que tu trouveras ce pour quoi tu as entrepris ce voyage car tu as beaucoup observé et je sais que l’important ce n’est pas la destination mais bien le parcours du voyage….Je te souhaite de tout coeur qu’il réponde à tes espérances et que tu trouves ce pour quoi tu es fait dans cet univers…Ne te décourage jamais, ce n’est pas le chemin qui fait la difficulté mais bien la difficulté qui fait le chemin…J’espère te revoir au détour de ton voyage pour partager avec toi les trésors de ton chemin…et revoir dans tes yeux cette lueur que tu dis avoir perdue.

    Je t’embrasse belle jeune fille avec tendresse.

    Quand tu prendras le chemin vers Ithaque

    Souhaite que dure le voyage, Qu’il soit plein d’aventures et plein d’enseignements.

    Les Lestrygons et les Cyclopes,

    Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas.

    Tu ne les trouveras pas sur ton trajet

    Si ta pensée demeure sereine, si seuls de purs

    Émois effleurent ton âme et ton corps.

    Les Lestrygons et les Cyclopes,

    Les violences de Poséidon, tu ne les verras pas

    A moins de les receler en toi-même

    Ou à moins que ton âme ne les dresse devant toi.

    Souhaite que dure le voyage.

    Que nombreux soient les matins d’été où

    Avec quelle ferveur et quelle délectation

    Tu aborderas à des ports inconnus !

    Arrête-toi aux comptoirs phéniciens

    Acquiers-y de belles marchandises

    Nacres, coraux, ambres et ébènes

    Et toutes sortes d’entêtants parfums

    Le plus possible d’entêtants parfums,

    Visite aussi les nombreuses cités de l’Égypte

    Pour t’y instruire, t’y initier auprès des sages.

    Et surtout n ‘oublie pas Ithaque.

    Y parvenir est ton unique but.

    Mais ne presse pas ton voyage

    Prolonge-le le plus longtemps possible

    Et n’atteint l’île qu’une fois vieux,

    Riche de tous les gains de ton voyage

    Tu n ‘auras plus besoin qu’Ithaque t’enrichisse.

    Ithaque t’a accordé le beau voyage,

    Sans- elle, tu ne serais jamais parti.

    Elle n’a rien d’autre à te donner.

    Et si pauvre qu’elle te paraisse

    Ithaque ne t’aura pas trompé.

    Sage et riche de tant d’acquis

    Tu auras compris ce que signifient les Ithaques.

    Poème de Constantin Cavafy écrit à Alexandrie en 1911.

    J’aime

  2. Quand tu prendras le chemin vers Ithaque

    Souhaite que dure le voyage, Qu’il soit plein d’aventures et plein d’enseignements.

    Les Lestrygons et les Cyclopes,

    Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas.

    Tu ne les trouveras pas sur ton trajet

    Si ta pensée demeure sereine, si seuls de purs

    Émois effleurent ton âme et ton corps.

    Les Lestrygons et les Cyclopes,

    Les violences de Poséidon, tu ne les verras pas

    A moins de les receler en toi-même

    Ou à moins que ton âme ne les dresse devant toi.

    Souhaite que dure le voyage.

    Que nombreux soient les matins d’été où

    Avec quelle ferveur et quelle délectation

    Tu aborderas à des ports inconnus !

    Arrête-toi aux comptoirs phéniciens

    Acquiers-y de belles marchandises

    Nacres, coraux, ambres et ébènes

    Et toutes sortes d’entêtants parfums

    Le plus possible d’entêtants parfums,

    Visite aussi les nombreuses cités de l’Égypte

    Pour t’y instruire, t’y initier auprès des sages.

    Et surtout n ‘oublie pas Ithaque.

    Y parvenir est ton unique but.

    Mais ne presse pas ton voyage

    Prolonge-le le plus longtemps possible

    Et n’atteint l’île qu’une fois vieux,

    Riche de tous les gains de ton voyage

    Tu n ‘auras plus besoin qu’Ithaque t’enrichisse.

    Ithaque t’a accordé le beau voyage,

    Sans- elle, tu ne serais jamais parti.

    Elle n’a rien d’autre à te donner.

    Et si pauvre qu’elle te paraisse

    Ithaque ne t’aura pas trompé.

    Sage et riche de tant d’acquis

    Tu auras compris ce que signifient les Ithaques.

    Poème de Constantin Cavafy écrit à Alexandrie en 1911.

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